Entre mer turquoise et montagnes verdoyantes, les sentiers qui sillonnent cette région offrent une diversité rare, capable de satisfaire aussi bien les randonneurs novices que les marcheurs aguerris en quête de défis. J’ai arpenté ces chemins pendant des années, et je vous propose aujourd’hui de partir à la découverte des dix plus belles randonnées qui entourent cette cité balnéaire fortifiée. De la pointe de la Revellata aux hauteurs du Monte Asto, en passant par les ruines mystérieuses d’Occi ou les eaux cristallines de Punta Spano, chaque itinéraire possède son caractère unique, son charme particulier et ses panoramas inoubliables. Laçons nos chaussures de marche et partons explorer ensemble ces sentiers d’exception qui font la renommée de la région calvaise.
Boucle de la pointe de la Revellata : une immersion maritime inoubliable
Commençons notre périple par ce sentier emblématique qui longe l’une des plus belles péninsules de Corse. La boucle de la pointe de la Revellata constitue l’incontournable randonnée de la région calvaise. Ce parcours de 8,09 kilomètres offre une immersion totale dans l’univers méditerranéen avec ses falaises calcaires plongeant dans une mer d’un bleu profond qui semble irréel aux heures les plus chaudes de la journée. Le départ s’effectue depuis la plage de Calvi, où déjà les premiers parfums du maquis viennent chatouiller les narines. Le sentier, parfois rocailleux mais toujours bien tracé, serpente entre ciel et mer. À chaque virage, un nouveau panorama se dévoile. Tantôt c’est une crique secrète accessible uniquement par la mer, tantôt c’est un rocher sculpté par les éléments qui attire l’œil. La flore locale, particulièrement résistante à la sécheresse et aux embruns, compose un tableau vivant aux teintes argentées et vertes. Le phare de la Revellata, gardien silencieux de cette avancée terrestre, marque le point culminant de la randonnée. Depuis ce promontoire, le regard embrasse l’horizon à 180 degrés. Par temps clair, on aperçoit même les côtes italiennes au loin, tandis que sur la droite, la citadelle de Calvi semble flotter entre ciel et eau. La descente s’effectue par un sentier différent, offrant ainsi une variété de points de vue. Durant l’été, quelques haltes baignade dans des criques préservées ajoutent une dimension rafraîchissante à cette excursion. Pour les plus chanceux, les dauphins viennent parfois saluer les randonneurs depuis le large.
| Distance | Durée | Difficulté | Dénivelé | Note |
|---|---|---|---|---|
| 8,09 km | 2h23 | Intermédiaire | 220 m | 4,7/5 |
Le village fantôme d’Occi : une boucle chargée d’histoire
À quelques kilomètres à peine de l’effervescence estivale de Calvi se cache un lieu empreint de mystère et d’histoire. La randonnée circulaire vers le village abandonné d’Occi nous transporte littéralement dans un autre temps. Ce parcours relativement court mais intense offre une belle conjugaison entre intérêt historique et panoramas époustouflants. L’ascension débute depuis Lumio, charmant village perché dominant la baie de Calvi. Dès les premiers pas, le sentier s’élève doucement à travers un maquis odorant où se mêlent les senteurs de thym, de romarin et d’immortelles. La pente, progressive mais constante, demande une certaine endurance sans toutefois nécessiter d’aptitudes techniques particulières. Après environ une heure de marche, les premières ruines d’Occi se dessinent. Ce hameau, abandonné au début du XXe siècle, raconte silencieusement l’histoire d’une Corse rurale d’autrefois. Les murs de pierre sèche, encore debout pour certains, évoquent la vie quotidienne des montagnards corses. L’église, partiellement restaurée, témoigne de l’importance de la foi dans ces communautés isolées. Une atmosphère singulière émane de ces pierres séculaires, comme si les âmes des anciens habitants flottaient encore entre les murets écroulés. Le véritable atout de cette randonnée réside dans le panorama qu’offre ce belvédère naturel. De là-haut, la vue embrasse la baie de Calvi, la citadelle, l’Île-Rousse au loin, et par temps clair, les montagnes enneigées du centre de l’île. Un spectacle grandiosement beau qui justifie à lui seul l’effort de la montée. La descente s’effectue par un sentier différent, formant ainsi une boucle parfaite. Ce chemin, plus ombragé, traverse d’anciennes oliveraies témoignant de l’activité agricole passée. De vieux oliviers centenaires aux troncs tortueux par les ans offrent des haltes ombragées bienvenues lors des chaudes journées d’été.
| Distance | Durée | Difficulté | Dénivelé | Note |
|---|---|---|---|---|
| 4,53 km | 1h56 | Intermédiaire | 280 m | 4,8/5 |
Monte Asto : le défi alpin pour randonneurs expérimentés
Quittons les sentiers côtiers pour nous aventurer dans l’arrière-pays corse. Le Monte Asto représente l’apogée de l’expérience montagnarde dans les environs de Calvi. Culminant à 1,535 mètres d’altitude, ce sommet emblématique s’adresse aux randonneurs confirmés en quête de sensations fortes et d’efforts physiques conséquents. L’itinéraire démarre depuis le petit village de Novella, niché au cœur de la micro-région du Giussani. Dès les premiers hectomètres, le ton est donné : la pente s’affirme, le chemin se fait plus technique. Des cairns (petits amoncellements de pierres) balisent le parcours qui traverse d’abord une forêt de pins laricio, espèce endémique corse aux troncs élancés et à l’écorce rougeâtre. L’ombre bienfaisante de ces géants végétaux permet d’économiser ses forces avant l’assaut final. Au sortir de la forêt, le paysage se métamorphose. La végétation se raréfie pour laisser place à des prairies d’altitude où paissent parfois quelques brebis corses. C’est à ce moment précis que le randonneur prend pleinement conscience de l’ampleur du défi qui l’attend. La crête sommitale se dessine, vertigineuse, tandis que les vallées s’étendent à perte de vue en contrebas. L’ascension finale requiert une attention particulière. Quelques passages exposés nécessitent de poser mains et pieds avec précaution. Mais quelle récompense au sommet ! Un panorama à 360 degrés s’offre aux yeux émerveillés du marcheur. D’un côté, la Méditerranée étend son bleu infini ; de l’autre, les sommets du centre corse dressent leurs pics acérés. On distingue parfaitement la baie de Calvi, le désert des Agriates, et par temps exceptionnellement clair, les côtes continentales françaises. La descente, tout aussi technique que la montée, sollicite particulièrement les articulations. Des bâtons de marche s’avèrent précieux pour préserver genoux et chevilles. Prévoir une journée entière pour cette randonnée exigeante, avec suffisamment d’eau et de provisions, car aucun point de ravitaillement n’existe sur le parcours.
| Distance | Durée | Difficulté | Dénivelé | Note |
|---|---|---|---|---|
| 12,4 km | 6h07 | Expert | 970 m | 4,9/5 |
Autour de Punta Spano : douceur méditerranéenne pour tous
Parmi les joyaux de la région calvaise, la randonnée autour de Punta Spano brille par son accessibilité et sa beauté naturelle préservée. Ce sentier côtier offre l’un des meilleurs rapports effort/plaisir du secteur, le rendant parfait pour les familles ou les marcheurs occasionnels désireux de s’imprégner de paysages sublimes sans s’épuiser. Le circuit démarre depuis la plage de Lumio, petite station balnéaire à quelques kilomètres de Calvi. Immédiatement, le sentier adopte un profil clément, longeant le littoral sans dénivelé significatif. Cette caractéristique en fait une option idéale pour une balade en fin de journée, lorsque les rayons du soleil se font plus doux et colorent les roches de teintes chaudes. La végétation qui borde le chemin raconte l’adaptation remarquable de la flore méditerranéenne aux conditions maritimes extrêmes. Immortelles au parfum épicé, euphorbes arborescentes aux allures extraterrestres et cistes cotonneux composent un jardin sauvage perpétuellement sculpté par les vents marins. Au printemps, ce tableau se pare de mille couleurs lorsque les fleurs sauvages éclosent en cascade chromatique. Le point d’orgue du parcours reste la pointe elle-même, promontoire rocheux s’avançant dans la mer telle la proue d’un navire pétrifié. Depuis cet observatoire naturel, le regard embrasse un panorama saisissant sur le golfe de Calvi. La citadelle, fièrement dressée sur son éperon rocheux, semble veiller sur les eaux cristallines qui s’étendent à ses pieds. Au loin, les sommets de la Balagne se découpent sur l’horizon, créant un contraste saisissant entre bleu marine et vert montagnard. Plusieurs petites criques jalonnent l’itinéraire, invitant à des pauses baignade rafraîchissantes. L’eau, particulièrement translucide dans ce secteur préservé du tourisme de masse, révèle des fonds marins riches en vie aquatique. Un masque et un tuba dans le sac à dos peuvent transformer cette randonnée en véritable exploration sous-marine.
| Distance | Durée | Difficulté | Dénivelé | Note |
|---|---|---|---|---|
| 5,52 km | 1h28 | Facile | 60 m | 4,8/5 |
Refuge de Carozzu et passerelle Spasimata : l’aventure dans le parc naturel corse
Pénétrons maintenant au cœur même de la Corse sauvage avec cette randonnée exceptionnelle qui nous plonge dans les entrailles du célèbre Parc naturel régional. L’excursion vers le refuge de Carozzu et sa légendaire passerelle Spasimata représente une incursion dans la haute montagne corse, offrant un condensé saisissant des paysages les plus spectaculaires de l’île. L’aventure débute au parking d’Haut-Asco, terminus de la route et porte d’entrée vers le mythique GR20, considéré comme l’un des treks les plus difficiles d’Europe. Dès les premiers pas, l’ambiance change radicalement. Exit les paysages méditerranéens classiques, place à la haute montagne dans toute sa rudesse minérale et sa majesté. Le sentier, bien balisé mais technique, s’élève rapidement à travers une forêt de pins laricio dont certains spécimens plusieurs fois centenaires forcent l’admiration par leurs dimensions hors normes. Après environ une heure d’effort soutenu, le panorama s’ouvre sur une vallée glaciaire caractéristique, sculptée par les forces telluriques et les anciens glaciers. Les parois rocheuses, vertigineuses, semblent toucher le ciel tandis qu’en contrebas, le torrent d’Asco gronde, invisible mais audible. La progression se poursuit dans ce décor grandiose, entre blocs granitiques et passages escarpés qui nécessitent parfois l’usage des mains. Le clou du spectacle survient lorsque apparaît la fameuse passerelle Spasimata. Cette structure métallique suspendue au-dessus d’un gouffre impressionnant constitue l’un des passages les plus photographiés du GR20. Longue d’une trentaine de mètres, elle enjambe une fracture béante dans la roche où s’engouffre un torrent tumultueux. La traversée, légèrement oscillante, procure une montée d’adrénaline garantie même aux randonneurs les plus aguerris. Quelques hectomètres plus loin se niche le refuge de Carozzu, bâtisse rustique mais accueillante perchée à 1270 mètres d’altitude. Ce havre de paix au milieu de la wilderness corse offre une halte bienvenue avant le retour. Les gardiens, véritables figures de la montagne insulaire, partagent volontiers histoires et anecdotes autour d’une boisson chaude. La vue depuis la terrasse du refuge embrasse les sommets environnants, certains culminant à plus de 2000 mètres.
| Distance | Durée | Difficulté | Dénivelé | Note |
|---|---|---|---|---|
| 7,62 km | 3h47 | Expert | 600 m | 4,5/5 |
Boucle Ponte Vecchiu : la magie de la vallée du Fango
Changeons radicalement d’ambiance pour découvrir l’une des merveilles naturelles les plus préservées de Corse : la vallée du Fango. Cette randonnée en boucle autour du Ponte Vecchiu (vieux pont en corse) nous plonge dans un écosystème fluvial d’exception, classé Réserve de Biosphère par l’UNESCO pour sa biodiversité remarquable. Le départ s’effectue depuis le hameau de Barghiana, accessible par une petite route sinueuse qui s’enfonce dans la vallée. Dès les premiers mètres, l’atmosphère singulière du lieu s’impose : une fraîcheur bienfaisante émane du cours d’eau qui serpente paisiblement entre les berges ombragées. Le Fango, rivière au débit généreux même en été, constitue l’épine dorsale de cet itinéraire enchanteur. Le sentier, pratiquement plat et parfaitement entretenu, suit les méandres de la rivière en alternant passages en sous-bois et traversées de petites prairies où paissent parfois quelques vaches corses en semi-liberté. Ces bovins rustiques aux cornes élégantes font partie intégrante du paysage et contribuent à maintenir les espaces ouverts. Ils observent généralement les randonneurs avec une indifférence polie, mais mieux vaut conserver une distance respectueuse. L’élément central de cette randonnée reste le Ponte Vecchiu, magnifique ouvrage génois datant du XVIe siècle. Ce pont à arche unique en pierres sèches témoigne du savoir-faire des bâtisseurs d’antan. Son dos d’âne caractéristique se reflète dans les eaux limpides du Fango, créant un tableau parfait pour les photographes. Les plus courageux pourront même se rafraîchir dans les vasques naturelles qui se sont formées autour de l’édifice. La végétation rivulaire présente une richesse exceptionnelle, entre aulnes glutineux aux racines immergées, frênes élancés et chênes verts majestueux. Cette canopée abrite une avifaune diversifiée : martin-pêcheur au plumage azur, héron cendré à l’affût dans les eaux peu profondes, ou même balbuzard pêcheur si la chance sourit au promeneur attentif. La rivière elle-même accueille des populations de truites macrostigma, sous-espèce endémique corse aujourd’hui protégée.
| Distance | Durée | Difficulté | Dénivelé | Note |
|---|---|---|---|---|
| 7,32 km | 1h57 | Facile | 80 m | 4,7/5 |
Boucle du ruisseau de Lamitu : les trésors cachés de la forêt de Bonifatu
Nichée dans l’arrière-pays de Calvi, la forêt de Bonifatu constitue l’un des poumons verts les plus remarquables de la Balagne. La boucle du ruisseau de Lamitu nous dévoile les charmes discrets mais puissants de cet écosystème forestier préservé, combinant fraîcheur des sous-bois et beauté minérale des torrents corses. L’excursion démarre au parking de Bonifatu, accessible depuis Calvi par une route sinueuse mais parfaitement praticable. Dès les premiers pas, l’imposante canopée des pins laricio filtre la lumière, créant un jeu d’ombres et de lumières sur le sentier. L’atmosphère, immédiatement apaisante, s’accompagne d’une symphonie naturelle où se mêlent bruissement des feuilles, chants d’oiseaux et murmure lointain du ruisseau. Le circuit suit d’abord une piste forestière avant de bifurquer sur un sentier plus étroit qui s’enfonce dans le maquis haut. Ici se dévoile la diversité floristique exceptionnelle de la Corse, entre arbousiers aux fruits rouges comestibles, bruyères arborescentes aux minuscules fleurs roses et lentisques aux baies bleutées. Au printemps, les cyclamens sauvages parsèment le sous-bois de touches violines délicates, tandis que l’automne voit flamboyer les feuillages caducs dans une explosion chromatique. Le point d’orgue du parcours survient lorsque le sentier rejoint le ruisseau de Lamitu. Ce cours d’eau typiquement méditerranéen a sculpté la roche granitique au fil des millénaires, créant un chapelet de vasques naturelles aux eaux cristallines. Ces « piscines » naturelles, bordées de dalles plates parfaites pour le farniente, constituent des haltes rafraîchissantes bienvenues lors des chaudes journées estivales. La température de l’eau, même en plein été, reste tonifiante – héritage direct de la fonte des neiges des sommets environnants. La seconde partie de la boucle s’élève légèrement, offrant quelques points de vue imprenables sur la vallée forestière. De là-haut, on saisit pleinement l’étendue et la densité de ce massif forestier, véritable réservoir de biodiversité et poumon vert de la région. Le sentier redescend ensuite progressivement vers le point de départ, traversant une ancienne châtaigneraie témoignant de l’activité agricole traditionnelle qui complétait autrefois l’économie forestière.
| Distance | Durée | Difficulté | Dénivelé | Note |
|---|---|---|---|---|
| 4,42 km | 1h44 | Intermédiaire | 250 m | 4,8/5 |
Mare è Monti nord : l’épopée pédestre de Calenzana à Cargèse
Entrons maintenant dans une autre dimension avec ce qui représente non plus une simple randonnée mais un véritable trek au long cours. L’itinéraire Mare è Monti nord (Mer et Montagnes en corse) constitue une odyssée pédestre exceptionnelle reliant Calenzana à Cargèse à travers certains des paysages les plus spectaculaires et variés de l’île de Beauté. Ce sentier mythique, moins connu internationalement que son illustre cousin le GR20 mais tout aussi captivant, tient son nom de sa position géographique unique : il serpente constamment entre littoral méditerranéen et massifs montagneux, offrant ainsi une diversité de panoramas incomparable. L’itinéraire total s’étire sur 123 kilomètres et se divise généralement en 9 étapes, permettant de découvrir en profondeur la Corse occidentale. Le départ s’effectue depuis Calenzana, petit village perché aux portes de la Balagne et également point de départ du célèbre GR20. Dès les premiers kilomètres, le ton est donné : le sentier s’élève doucement pour offrir des vues imprenables sur la baie de Calvi. Puis, progressivement, l’ambiance change, le sentier s’enfonçant dans les vallées plus secrètes et sauvages du centre-ouest corse. Chaque étape possède sa personnalité propre et dévoile un nouvel aspect de cette île aux mille visages. Un jour, vous traverserez des forêts primaires de chênes verts où le soleil peine à percer ; le lendemain, vous longerez des criques sauvages uniquement accessibles à pied, aux eaux d’un turquoise irréel. Plus loin, ce sont des villages perchés qui vous accueilleront, témoins silencieux d’une histoire millénaire où se sont succédé influences méditerranéennes diverses. L’hébergement s’effectue principalement dans les villages traversés, offrant un confort bienvenu après l’effort de la journée. Ces haltes constituent également l’occasion idéale de découvrir la gastronomie corse authentique : charcuteries traditionnelles affinées dans le vent marin, fromages de brebis aux saveurs intenses, miels parfumés au maquis et vins corses de caractère. La faune rencontrée au cours de ce périple reflète la diversité des milieux traversés : aigles royaux planant au-dessus des crêtes rocheuses, sangliers furtifs entre les taillis du maquis, mouflons sur les hauteurs et tortues d’Hermann dans les zones plus clémentes. Sans oublier l’omniprésente brebis corse, véritable tondeuse écologique façonnant depuis des siècles les paysages de l’île. Et à la fin, n’oubliez pas la récompense avec une petite spécialité Corse !
| Distance | Durée | Difficulté | Dénivelé | Note |
|---|---|---|---|---|
| 123 km | 46h14 (9 jours) | Expert | 6250 m | Expert |
Boucle du sentier du littoral : l’appel du large au phare de la Revellata
Reprenons notre souffle avec cette magnifique randonnée côtière qui étend considérablement l’exploration de la presqu’île de la Revellata. La boucle complète du sentier du littoral offre une immersion prolongée dans les paysages maritimes les plus emblématiques des environs de Calvi, avec comme point d’orgue le phare mythique trônant à l’extrémité de cette langue de terre. L’itinéraire débute au quartier de Calvi Talle, à l’ouest de la cité balnéaire. D’emblée, le sentier adopte un profil agréable, alternant petites montées et descentes tout en restant relativement proche du niveau de la mer. Cette proximité avec l’élément aquatique constitue le fil conducteur de cette randonnée exceptionnelle : à chaque virage, la Méditerranée dévoile une nouvelle nuance de bleu, du turquoise transparent des criques abritées au bleu profond presque violet des grandes profondeurs. La première partie du parcours traverse une zone où le maquis bas règne en maître. Cette formation végétale caractéristique, composée d’espèces parfaitement adaptées aux conditions arides méditerranéennes, dégage des effluves envoûtants lorsque le soleil chauffe les essences aromatiques. Cistes, lavandes maritimes, romarins sauvages et immortelles composent une palette olfactive unique au monde, véritable signature sensorielle de la Corse. Progressivement, le paysage se fait plus minéral, les falaises calcaires prenant l’ascendant sur la végétation. Ces formations géologiques racontent l’histoire millénaire de l’île, entre mouvements tectoniques et patient travail d’érosion marine. Certains passages, légèrement aériens, offrent des points de vue vertigineux sur les abysses bleutés en contrebas. Le phare de la Revellata, sentinelle blanche dressée face aux éléments depuis 1844, marque le point culminant – tant géographique qu’émotionnel – de cette randonnée. Ce bâtiment historique, toujours en activité, veille sur l’une des routes maritimes les plus fréquentées de Méditerranée occidentale. Depuis son promontoire, le regard embrasse un panorama circulaire époustouflant : au nord, la pointe de la Spano et le désert des Agriates ; à l’est, la baie de Calvi dominée par sa citadelle ; au sud, les contreforts montagneux plongeant dans la mer ; à l’ouest, l’immensité marine à perte de vue.
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| Distance | Durée | Difficulté | Dénivelé | Note |
|---|---|---|---|---|
| 15,4 km | 4h13 | Intermédiaire | 240 m | 4,8/5 |
Boucle vue sur l’anse de Fornali : la magie du delta de Bughju
Notre voyage s’achève par une excursion un peu plus éloignée de Calvi mais absolument indispensable pour saisir toute la diversité paysagère de cette région corse. La randonnée autour de l’anse de Fornali, culminant au delta de Bughju, nous transporte dans un écosystème côtier remarquable, entre lagunes, dunes préservées et collines couvertes de maquis. Le point de départ se situe à Saint-Florent, cité balnéaire surnommée « le petit Saint-Tropez corse » pour son port de plaisance animé et son ambiance méditerranéenne sophistiquée.
Rapidement pourtant, le sentier s’échappe de l’urbanisation pour plonger dans des espaces naturels d’une beauté saisissante. La première partie du parcours longe le littoral occidental du Cap Corse, offrant des vues imprenables sur le golfe de Saint-Florent et, par temps clair, sur les sommets enneigés du centre de l’île. Le sentier, bien tracé mais parfois rocailleux, suit fidèlement les courbes du rivage, dévoilant à chaque détour une nouvelle crique aux eaux cristallines. Ces petites anses, souvent désertes même en pleine saison estivale car uniquement accessibles à pied, constituent autant d’invitations à la baignade. L’approche du delta de Bughju marque un changement radical d’ambiance. Cette zone humide, protégée pour sa biodiversité exceptionnelle, forme un écosystème unique où eau douce et eau salée se rencontrent. Le paysage s’ouvre, dévoilant des étendues de roseaux bruissant sous la brise marine, ponctuées de lagunes miroitantes. Ce biotope particulier attire une avifaune remarquable : flamants roses aux couleurs délicates, hérons cendrés immobiles à l’affût, aigrettes élégantes et multitude de limicoles s’affairant dans les zones vaseuses. La boucle s’élève ensuite légèrement pour traverser des collines couvertes de maquis, offrant des points de vue panoramiques sur l’ensemble du delta et le golfe de Saint-Florent. Ce paysage, d’une harmonie parfaite entre terre et mer, constitue l’un des plus beaux tableaux naturels de Corse septentrionale. Au printemps, les cistes et les asphodèles parsèment ces hauteurs de touches blanches et roses, tandis que les immortelles dorées illuminent les pentes en début d’été. La dernière partie du circuit redescend progressivement vers Saint-Florent en traversant d’anciennes terrasses agricoles aujourd’hui partiellement reconquises par la végétation spontanée. Ces aménagements humains témoignent d’une époque pas si lointaine où l’agriculture vivrière occupait une place centrale dans l’économie insulaire.
| Distance | Durée | Difficulté | Dénivelé | Note |
|---|---|---|---|---|
| 20,6 km | 5h36 | Expert | 290 m | 4,7/5 |
